L’accroissement des écarts extérieurs dans plusieurs grandes puissances économiques met en évidence la nécessité d’un ajustement intérieur

Alors qu’ils avaient diminué ces dernières années, les soldes mondiaux des transactions courantes (c’est-à-dire les excédents et les déficits créés par les échanges transfrontaliers, les flux de revenus et les transferts courants) augmentent à nouveau. En effet, ils étaient descendus à 3 % du PIB mondial, leur point le plus bas depuis la pandémie, en 2023, mais ils ont remonté pour s’établir à 3,6 % du PIB mondial l’année suivante. Si l’on tient compte de la volatilité engendrée par la pandémie et par la guerre en Ukraine menée par la Russie, ce mouvement marque une nette rupture avec la tendance au resserrement observée depuis la crise financière mondiale et pourrait être le signe d’un changement structurel majeur.

Comme le montre le tableau ci-contre, plusieurs grandes puissances économiques ont vu leur excédent ou leur déficit s’amplifier, contribuant ainsi à la divergence croissante des soldes courants.

 

 

Consultation des soldes

Les soldes des transactions courantes, exprimés en pourcentage du PIB, révèlent que les excédents et les déficits se sont accentués en 2024 dans plusieurs grandes puissances économiques, renforçant encore l’hétérogénéité des soldes au niveau mondial.

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SOURCE : FMI, Rapport sur le secteur extérieur 2025. NOTE : Dans le cas de l’Inde, les données sont présentées par exercice budgétaire. RAS = région administrative spéciale.

 

Or, les déficits comme les excédents excessifs peuvent être des sources de risques. Des déséquilibres élevés et persistants sont souvent la manifestation de facteurs de vulnérabilité. Ils traduisent généralement des distorsions (par exemple une épargne disproportionnée par rapport à l’investissement au niveau national), lesquelles exposent davantage l’économie aux chocs.

 

L’évaluation du secteur extérieur réalisée par le FMI révèle que les soldes courants ne cadraient pas avec les paramètres fondamentaux dans plusieurs grandes puissances économiques en 2024, d’où la nécessité d’un ajustement. L’histoire montre que les déséquilibres mondiaux peuvent se résorber de façon brutale et douloureuse. Pour éviter qu’un tel scénario ne se produise, il faudra impérativement opérer une correction progressive en infléchissant les politiques macroéconomiques nationales de manière concertée.

Les pays en déficit devraient juguler leurs dépenses excessives et améliorer leur compétitivité pour resserrer leurs écarts extérieurs, et les pays en excédent, stimuler la demande et l’investissement intérieurs pour mieux absorber leur production. De telles mesures permettraient de réduire petit à petit les déséquilibres et de favoriser une croissance mondiale plus équilibrée et plus résiliente.

Instantané du secteur extérieur

Les soldes mondiaux des transactions courantes se sont accentués pour atteindre 3,6 % du PIB mondial en 2024, inversant la récente tendance au resserrement et suscitant des inquiétudes quant à la possibilité d’un changement structurel. Des excédents ou des déficits durables peuvent signaler des facteurs de vulnérabilité et la nécessité de mesures d’ajustement. Les évaluations du secteur extérieur, qui mobilisent un large éventail d’indicateurs pour déterminer la position extérieure de chaque pays, montrent que la situation de plusieurs grandes puissances économiques ne cadre pas avec les paramètres fondamentaux.

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SOURCE : FMI, Rapport sur le secteur extérieur 2025. NOTE : Classement en fonction du déséquilibre excessif des pays en 2024. L’Argentine est entrée dans le périmètre du Rapport en 2018. Les soldes mondiaux des transactions courantes sont la somme des excédents et déficits des comptes des transactions courantes en valeur absolue. RAS = région administrative spéciale.

 

Cet article s’appuie sur le Rapport sur le secteur extérieur 2025 du FMI.

Les opinions exprimées dans la revue n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement la politique du FMI.