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Tensions budgétaires liées à la pandémie
La pandémie de coronavirus (COVID-19) a obligé tous les pays à adopter des mesures budgétaires d’envergure, avec pour conséquences l’assouplissement budgétaire synchronisé le plus marqué dans les pays importateurs de pétrole et un assouplissement considérable dans les pays exportateurs de pétrole. L’ampleur de ces mesures budgétaires a cependant été légèrement inférieure à celles prises par d’autres pays émergents et pays en développement, pour certains du fait qu’ils jouissaient de systèmes de santé et de protection sociale déjà solides, et pour d’autres car leur marge de manoeuvre budgétaire était limitée. Certes, les mesures d’urgence ont eu une importance cruciale, mais conjuguées à une baisse marquée des recettes, elles vont accroître les besoins de financement de la région. Une hausse de la dette et des déficits réduira l’espace budgétaire et mettra la région à la merci d’une recrudescence du virus et, dans certains pays, créera une dynamique insoutenable de la dette. Ces répercussions négatives sont quelque peu atténuées par une baisse des coûts d’emprunt, résultat du vaste assouplissement de la politique monétaire dans les principaux pays avancés et de la hausse des financements officiels. Néanmoins, même s’ils prenaient des mesures de rééquilibrage de référence ambitieuses, qui ne seraient toutefois pas inédites, les pays ne devraient pas retrouver le niveau de dette qu’ils avaient avant la pandémie. Face aux vulnérabilités budgétaires accrues, les autorités devraient atténuer les risques budgétaires en élaborant des cadres budgétaires à moyen terme, en adoptant des règles budgétaires et en renforçant la gestion de la dette. Dans le même temps, ils doivent s’efforcer d’accroître leur espace budgétaire, par exemple en renforçant l’observance fiscale, en accroissant la progressivité des systèmes fiscaux et en rendant les dépenses plus efficientes, notamment par une amélioration de la gouvernance et une suppression progressive des subventions aux carburants. Ce faisant, les décideurs doivent également s’employer à favoriser une reprise inclusive en consolidant les dispositifs de protection sociale et en privilégiant les dépenses consacrées à la santé, à l’éducation et aux reconversions professionnelles.