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L’histoire singulière de la RAS de Macao a donné lieu à des versions différentes, mais tout aussi élégantes, du même billet de banque

Macao, une région administrative spéciale de Chine, fait partie d’une poignée d’endroits dans le monde où différentes banques commerciales émettent leur propre version d’un même billet.

En 1901, le gouvernement colonial, alors encore sous domination portugaise, octroie à la Banco Nacional Ultramarino le droit d’impression exclusif des billets en pataca. Dans le cadre des négociations qui ont conduit à la rétrocession de la péninsule à la Chine en 1999, une seconde banque commerciale, la Banque de Chine, est aussi autorisée à émettre des billets ayant cours légal. De nos jours, les deux banques sont autorisées à imprimer des billets, chacune produisant de nouvelles versions différentes, mais tout aussi élégantes, du billet de 20 patacas, la coupure la plus communément utilisée dans la région.

Le recto du billet chinois arbore un lion de la Chine du Sud, figure emblématique de la Fête du Printemps, durant laquelle des danseurs déguisés en lion parcourent les rues en bondissant au rythme des tambours, des cymbales et des gongs, pour propager la chance à l’occasion du Nouvel An lunaire. Le lion symbolise l’ouverture, l’inclusion et la volonté d’aller de l’avant selon la Banque de Chine, dont la succursale locale, d’une hauteur de 160 mètres, se dresse derrière l’animal, dans une teinte violette éclatante. À gauche se trouve une fleur de lotus en éclosion, emblème floral de Macao, qui représente la prospérité.

Le verso représente le Centre des sciences de Macao, œuvre de l’architecte sino-américain I.M. Pei, et son planétarium, où des constellations en trois dimensions sont projetées sur une haute coupole, en hommage au milieu scientifique et technologique de la région.

Le billet de 20 patacas de la Banco Nacional Ultramarino, établissement fondé il y a 161 ans, met en lumière les racines maritimes de Macao. Le billet portugais, qui présente les façades anciennes et modernes du siège de la banque, ainsi qu’une carte de Macao datant de 1780, arbore des sampans et des jonques, une boussole, des fleurs de lotus et un figuier banian. Le billet utilise une représentation cartographique pour retracer l’évolution de la ville portuaire à travers des siècles d’histoire maritime, selon De La Rue, imprimerie qui a conçu le billet.

Macao dispose de ses propres systèmes juridique, économique et administratif selon le principe « un pays, deux systèmes ». Malgré une superficie d’à peine 32,8 km, c’est un des territoires les plus densément peuplés au monde, et l’un des plus riches, le revenu annuel par habitant étant d’environ 67 500 dollars. Son économie est principalement portée par le tourisme et les jeux d’argent, ce qui lui vaut le titre de « capitale mondiale du casino ».

Le mélange des cultures chinoise et portugaise fait de Macao un creuset unique en son genre, où se rencontrent tradition et modernité, Orient et Occident. Le billet de 20 patacas rend hommage aux traditions ancestrales de la ville tout en célébrant son élan vers l’avenir.

SALSA MAZLAN fait partie de l’équipe de rédaction de Finances & Développement.

Les opinions exprimées dans la revue n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement la politique du FMI.