Afrique subsaharienne
Faire face à l’incertitude
octobre 2019
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Focus-pays du FMI
Résumé
La croissance en Afrique subsaharienne devrait rester de 3,2 % en 2019 et monter à 3,6 % en 2020. Cependant, la reprise attendue est plus lente que prévu précédemment pour environ deux tiers des pays la région, en partie à cause d’une conjoncture extérieure difficile. La croissance devrait demeurer vigoureuse dans les pays pauvres en ressources naturelles, avoisinant en moyenne 6 %. En conséquence, 24 pays, comptant environ 500 millions d’habitants, verront leur revenu par habitant augmenter plus vite que le reste du monde. Par contre, la croissance devrait être lente dans les pays riches en ressources naturelles (2 ½ %). En conséquence, 21 pays devraient enregistrer une croissance par habitant plus faible que la moyenne mondiale. Pour réduire les risques et promouvoir une croissance durable et inclusive dans tous les pays de la région, il convient de calibrer avec soin le dosage à court terme de la politique économique, de renforcer la résilience et de relever la croissance à moyen terme.
Chapitre 1 : Faire face à l’incertitude
La croissance en Afrique subsaharienne devrait se maintenir à 3,2 % en 2019 et s’accélérer à 3,6 % en 2020. Elle devrait être plus lente que prévu pour environ deux tiers des pays de la région. Cette révision à la baisse s’explique par une conjoncture extérieure plus difficile, des perturbations persistantes de la production dans les pays exportateurs de pétrole et une croissance inférieure aux attentes en Afrique du Sud.
Les perspectives de croissance varient considérablement d’un pays à l’autre de la région en 2019 et ultérieurement. La croissance devrait rester vigoureuse dans les pays pauvres en ressources naturelles, pour avoisiner en moyenne 6 %. En conséquence, 24 pays, comptant environ 500 millions d’habitants, verront leur revenu par habitant augmenter plus vite que le reste du monde. Par contre, la croissance devrait rester lente dans les pays riches en ressources naturelles (2½ %). En conséquence, 21 pays devraient enregistrer une croissance par habitant plus faible que la moyenne mondiale.
Chapitre 2 : Concurrence, compétitivité et croissance en Afrique subsaharienne
Le chapitre 2 examine la concurrence sur les marchés de produits en Afrique subsaharienne. Bien que la situation soit très hétérogène d’un pays à l’autre, plus de 70 % des pays de la région figurent dans la moitié inférieure des pays du monde pour ce qui est des indicateurs de concurrence. Les marges brutes des entreprises dans les pays d’Afrique subsaharienne sont supérieures d’environ 11 % à celles observées dans les autres pays émergents et pays en développement, et sont plus persistantes. En outre, les entreprises publiques sont plus répandues. Selon une analyse empirique, une intensification de la concurrence peut accélérer la croissance du PIB réel par habitant d’environ 1 point de pourcentage en stimulant la compétitivité des exportations, la croissance de la productivité et l’investissement. Elle peut aussi accroître sensiblement le pouvoir d’achat des consommateurs en réduisant les prix des biens et services, en particulier des produits alimentaires et autres biens essentiels. En outre, la concurrence contribue à accroître la part du travail dans la production, ce qui peut aussi avoir des conséquences importantes sur la distribution du revenu. Afin d’intensifier la concurrence sur les marchés de produits, une stratégie de réforme globale devrait prévoir : des mesures visant à réduire les obstacles structurels et réglementaires ; un cadre d’action efficace pour la politique de la concurrence, comprenant une solide loi sur la concurrence, accompagnée d’une autorité de la concurrence indépendante et dotée de ressources suffisantes ; des politiques du commerce et de l’investissement qui encouragent la concurrence étrangère ; et des politiques d’accompagnement sur le plan des finances publiques et de la passation des marchés publics.
Chapitre 3 : Arriérés intérieurs en Afrique subsaharienne : causes, symptômes et solutions
En s’appuyant sur une base de données relatives aux arriérés intérieurs dans les pays d’Afrique subsaharienne, le chapitre 3 note que les arriérés intérieurs sont omniprésents dans bon nombre de pays, ce qui s’explique par la mauvaise gestion des finances publiques. Par ailleurs, les arriérés ont augmenté ces dernières années (pour avoisiner 3,3 % du PIB en 2018), après le choc de 2014 sur les prix des produits de base. Cependant, en dépit de cette omniprésence, les causes, les effets et les conséquences des arriérés ne sont pas bien compris. Il est noté que les arriérés intérieurs nuisent à l’activité du secteur privé et à la fourniture des services sociaux, tout en accroissant la vulnérabilité du secteur bancaire et en sapant la confiance des citoyens dans l’État. Les arriérés affaiblissent aussi la capacité de la politique budgétaire à soutenir la croissance, le bien-fondé d’un recours au financement par les arriérés pour éviter les compressions de dépenses étant mis en doute. Le chapitre examine ensuite différentes approches pour régulariser les arriérés (vérification, hiérarchisation, liquidation) et éviter leur accumulation, notamment grâce à des réformes de la gestion des finances publiques, à la constitution d’amortisseurs et à l’obtention d’une aide extérieure en temps opportun.