S’adapter à un paysage géoéconomique en constante évolution
La croissance économique dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, et la région Caucase et Asie centrale devrait s’affermir à court terme, à condition que les difficultés actuelles s’estompent. Les conflits en cours et la réduction de la production de pétrole pèsent sur les résultats économiques, et les perspectives de croissance à moyen terme se sont détériorées au cours des deux dernières décennies. À cela s’ajoutent les fortes incertitudes qui planent sur l’économie, les principaux risques provenant de l’escalade des conflits, de l’accentuation de la fragmentation géoéconomique et de la volatilité des prix des produits de base. Pour stimuler la croissance et créer des emplois, en particulier pour les femmes et les jeunes, les réformes doivent porter en priorité sur l’amélioration de la gouvernance, la promotion de l’investissement du secteur privé et l’approfondissement du développement financier.
Chapitre 2 : Inverser la tendance : améliorer les perspectives de croissance à moyen terme
Les perspectives de croissance à moyen terme de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, et de la région Caucase et Asie centrale se sont progressivement détériorées au cours des deux dernières décennies. Même si les niveaux de vie se sont améliorés, leur progression reste en retrait de celle enregistrée dans les pays avancés et d’autres pays émergents. Si la croissance de la production par habitant a traditionnellement été propulsée par la croissance de l’emploi, sa contribution est toutefois en diminution. Dans d’autres régions, en revanche, ce sont surtout l’approfondissement du ratio capital/travail et l’amélioration de la productivité totale des facteurs qui ont joué un rôle. Des interventions ciblées des pouvoirs publics sont absolument nécessaires pour relancer une croissance durable, libérer un potentiel de croissance important et réduire les écarts de revenus. Elles doivent porter sur l’autonomisation des femmes et des jeunes grâce à la création d’emplois, l’augmentation du niveau de capital par travailleur, la promotion du développement du secteur financier, l’encouragement de l’investissement du secteur privé et l’élaboration de mesures adaptées pour accélérer le passage au numérique, accroître la complexité des échanges et améliorer la stabilité macroéconomique.
Chapitre 3 : Renforcer la croissance par le développement du secteur financier
La diversification de l’économie et le maintien d’une croissance économique pérenne passent nécessairement par le développement de secteurs financiers solides et dynamiques, capables de financer efficacement le secteur privé. Toutefois, dans de nombreux pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, et de la région Caucase et Asie centrale, le développement financier se heurte à des difficultés. De nombreux pays pâtissent en particulier de marchés financiers insuffisamment développés. L’instabilité monétaire et les lacunes existant de longue date dans les cadres juridiques figurent parmi les facteurs qui ont entravé le développement financier. L’influence considérable exercée par les États, notamment par l’intermédiaire des banques publiques, constitue un obstacle de taille au développement des systèmes financiers. En mettant en œuvre des réformes stratégiques qui intensifient la concurrence sur les marchés, réduisent l’implication de l’État et abaissent les barrières à l’entrée, les pays pourraient augmenter le crédit réel au secteur privé de plus de 5 % et le PIB réel par habitant de près de 2 % au bout de cinq ans. Par ailleurs, l’expansion du rôle des marchés financiers en attirant des investisseurs institutionnels et en établissant des marchés des obligations d’État solides peut faciliter l’intégration financière et accroître la participation des non-résidents.