Des trajectoires de reprise divergentes dans un contexte troublé
La guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie accentuent la disparité des perspectives de reprise au Moyen-Orient et en Asie centrale. Malgré un élan plus vigoureux que prévu en 2021, l’environnement économique se caractérise en 2022 par des vents contraires et un degré d’incertitude exceptionnels, en particulier pour les pays exportateurs de produits de base : hausse et volatilité accrue des cours des produits de base, accentuation des tensions inflationnistes, normalisation plus rapide que prévu de la politique monétaire dans les pays avancés et persistance de la pandémie. Les perspectives se sont améliorées pour les pays exportateurs de pétrole et de gaz du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, tandis que les pays du Caucase et d’Asie centrale font face à des conditions particulièrement difficiles en raison de leurs liens avec la Russie et l’Ukraine. Les risques de détérioration des perspectives résident notamment dans une prolongation du conflit, de nouvelles sanctions à l’encontre de la Russie, des conditions de financement mondiales plus restrictives que prévu, un possible désancrage des anticipations d’inflation, un ralentissement plus marqué en Chine et de nouvelles flambées épidémiques. Il est de plus en plus compliqué de formuler les politiques économiques, alors que les marges de manœuvre macroéconomiques pour faire face aux chocs se rétrécissent, dans un contexte de dettes élevées et de forte inflation. Les politiques devront être soigneusement adaptées aux contextes nationaux afin de gérer les incertitudes, préserver la stabilité macroéconomique et soutenir la reprise en protégeant les plus vulnérables et en garantissant la sécurité alimentaire et énergétique. Les réformes structurelles sont devenues encore plus urgentes, pour éviter que la guerre et la pandémie ne laissent de séquelles et pour assurer une reprise inclusive.