Perspectives économiques régionales

Moyen-Orient et Asie centrale

octobre 2025

Résilience dans un contexte incertain : pour combien de temps ?

Perspectives économiques régionales : Moyen-Orient et Asie centrale

Au Moyen-Orient et en Asie centrale, l’économie a bien résisté jusqu’ici en 2025, malgré la persistance d’une forte incertitude mondiale et de tensions géopolitiques régionales. La croissance au Moyen-Orient et en Afrique du Nord devrait progressivement accélérer, tirée par la production de pétrole, une demande vigoureuse et des réformes, tandis qu’au Caucase et en Asie centrale, elle devrait ralentir pour atteindre un rythme plus soutenable. Mais, des risques planent à l’horizon : affaiblissement de la demande mondiale, resserrement des conditions financières, accentuation de l’instabilité géopolitique ou encore chocs climatiques pourraient assombrir les perspectives. La prudence budgétaire, des réformes structurelles et des cadres d’action renforcés sont donc essentiels pour assurer une croissance pérenne. Ce rapport analyse aussi la reprise post-conflit et souligne qu’une paix durable passe par une stabilisation macroéconomique rapide, des financements adéquats et un renforcement des institutions afin de reconstruire les capacités de l’État.

Projections de croissance

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  • Chapitres

    Chapitre 1 : Évolution de la situation régionale et perspectives économiques — résilience dans un contexte incertain : pour combien de temps ?

    La croissance économique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MOAN), au Pakistan et au Caucase et en Asie centrale (CAC) est restée vigoureuse en 2025, malgré l’incertitude mondiale, les perturbations des échanges et les tensions géopolitiques régionales. Les pays exportateurs de pétrole de la région MOAN ont bénéficié de l’augmentation de la production, et les pays importateurs et le Pakistan, du recul des prix de l’énergie, du dynamisme des envois de fonds et des flux touristiques et de meilleures conditions agricoles. Dans la région CAC, la croissance a dépassé les attentes, portée par une robuste demande intérieure, l’essor du crédit et les exportations d’hydrocarbures. À l’avenir, la croissance du PIB devrait progressivement accélérer dans la région MOAN et au Pakistan et ralentir pour atteindre un rythme plus soutenable dans la région CAC. Mais, des risques — affaiblissement de la demande mondiale, resserrement des conditions financières, accentuation de l’instabilité géopolitique et chocs climatiques, notamment — pourraient brider la croissance, d’où le besoin de prudence budgétaire et de réformes structurelles.

    Chapitre 2 : Stimuler la reprise économique à l’issue d’un conflit : caractéristiques et politiques publiques

    Il ne suffit pas que la paix revienne dans un pays pour que son économie se redresse. Il faut aussi une action gouvernementale d’envergure qui rétablit la stabilité macroéconomique, rebâtit les institutions et réunit les ressources nécessaires à la reconstruction. Trois priorités ressortent des analyses statistiques et des études de cas sur les redressements à l’issue d’un conflit dans les régions MOAN et CAC : parvenir à une stabilisation macroéconomique rapide, accéder au financement et renforcer les institutions et la gouvernance. Les pays qui ont stabilisé rapidement l’inflation et la croissance, obtenu des ressources extérieures et rehaussé la qualité de leurs institutions ont enregistré une reprise plus durable. Les études de cas permettent de tirer d’autres enseignements : la coordination accroît l’efficacité des interventions des donateurs, il est important que les réformes soient réalisées en temps voulu, la volonté politique joue un rôle essentiel dans la reconstruction des capacités de l’État et l’assistance technique fournie par les partenaires internationaux contribue à améliorer la formulation des politiques et la résilience.